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Lis Zabelle chronique...

On parle souvent de l'enchantement des livres. On ne dit pas assez qu'il est double. Il y a l'enchantement de les lire et il y a celui d'en parler (Amin Maalouf).

LES QUATRE CERISIERS de Pascal BERNINI

LES QUATRE CERISIERS de Pascal BERNINI


« Car c'est ce à quoi servent les mots. A transmettre à chacun le récit de ses origines. Les mots qui vont et viennent, que l'on perd et que l'on retrouve. Et qui forment l'héritage de l'homme ».

(Laurent Bénégui).

 

Les fleurs de cerisier sont considérées comme des symboles de l'évolution, du changement et de la transition, ce qui tend à dire qu'il ne faut pas s'attacher aux choses car le temps avance toujours, et qu'on est appelé à les perdre...

Cette signification spirituelle, choisie à dessein, illustre parfaitement le fil conducteur du récit de Pascal BERNINI.

« LES QUATRE CERISIERS », c’est l’histoire d’une rencontre, telle une destinée où un homme impénétrable, établi, choisit de former une nana un peu paumée afin de lui faire prendre de la hauteur et aspirer enfin à ses envies de meilleur.

C’est le chemin de vie d’un homme et d’une femme, qui se sont construits sans contexte affectif rassurant ni bienveillance, sans ces médiateurs indispensables des premiers rapports avec le monde.

Cette part manquante a fait d’eux des adultes en apparence forts, détachés et intransigeants mais aussi des êtres fragilisés qui ont continué à vivre, à survivre aussi, bercés par une ivresse d’exister pleinement, mais qui leur semble finalement profondément insaisissable.

Un homme à la double identité, par nécessité, qui s’est frotté au monde impitoyable du travail où fourmillent malversations, conflits d’intérêt et injustices.

 

Face à des illusions perdues, compliqué de continuer à vivre sans rancœur, tout en restant droit dans ses bottes, avec ses convictions, et surtout sans s’engouffrer dans la brèche de la corruption et de l’illégalité.

Difficile alors aussi de rester neutre et objectif sans en payer le prix fort.

Si bien que la vie peut se montrer tellement impitoyable qu’elle oblige à laisser jusqu’à sa dignité et choisir de s’effacer pour ne pas faire prendre de risques irréversibles à ceux qui vous sont si chers.

Puis les années filent et le destin vous rattrape. S’invite alors le moment de panser ses plaies, de s’affranchir, de tisser à nouveau des liens profonds et « essence-ciel », de se libérer enfin, de croire en l’avenir et se dire que c’est possible.

A travers la beauté des mots, à la fois vertigineux et aussi empreints d’une élégante poésie constellée d’une douce mélancolie, Pascal BERNINI donne à son roman une dimension complexe et touchante, à l’intrigue admirablement menée.

Des phrases courtes, posées, ciselées, percutantes et mélodieuses, qui m’ont immédiatement fait penser à l’univers de la rock-star Bashung.

Un récit passionné, fait d’espérancesd’obstination et d’absolution qui mènent sur le chemin de la plénitude et de l’accomplissement.

Juillet 2020 – Liszabelle chronique

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P
Magnifique rendu ! Merci !!!!!!
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