LE PARFUM DES SENTIMENTS de Cristina CABONI

J’aime associer une song à mes lectures et c’est celle d’Antoine ELIE que j’ai eue envie de fredonner :

LA ROSE ET L’ARMURE

Suivant la longue métamorphose qui m'éloigne de mon passé
J'ai croisé une rose qui ne pouvait pas avancer
Pas qu'elle n'ose pas la chose mais n'y avait jamais pensé
Depuis toujours tenant la pose quand les regards l'éclaboussaient

Elle a la couleur de l'amour bien que je n'l'ai jamais croisé
Bien qu'à la lumière du jour, les fleurs sont toutes belles à crever
Alors j'ai mis la route en pause, à ses cotés me suis posé
Puisque cette rose semblait morose d'être seule au jour achevé

Ma rose, ma rose, ma rose, ma rose écoute mes murmures
Ma rose, ma rose, ma rose, ma rose tu peux être sûre
Que tu n'seras plus jamais seule pour franchir les murs
Il y a d'la place sur mon épaule pour une rose et son armure

Suivant la course du soleil avec nos yeux fatigués
On s'est raconté nos merveilles et nos tristesses irriguées
On n'avait pas grand chose à faire alors on s'est allongé
Avec ma rose j'ai fait la guerre à mon envie de voyager

Mais au matin la route appelle alors je lui ai proposé
Si elle osait me faire l'honneur d'avancer à mes côtés
Même si ton armure est trop lourde bien qu'elle t'ait toujours protégé
Sache que la vie est sourde quand elle ne doit pas nous blesser……………………………………..🌸🌸🌸

Dans « LE PARFUM DES SENTIMENTS », Cristina CABONI nous propose une version en jupons de «GRENOUILLE» , le personnage du roman « LE PARFUM » de SUSKIND ».

Une héroïne so « Rome-Antique », au nez aussi subtilement inspiré certes, mais avec des envies, des pensées et des aspirations moins ultimes que ce tor-tueux et ingérable Jean-Baptiste.

Tout comme dans un autre de ses récits (« UNE VIE ENTRE LES PAGES»), l’auteure nous prouve une nouvelle fois qu’elle excelle dans l’art de nous faire voyager entre présent et passé, une double temporalité qu’elle semble beaucoup choyer.

C’est dans l’air du temps pour beaucoup d’auteurs d’ajouter au début de chaque chapitres des jolies phrases d’autres auteurs qui les ont eux-même éclairés.

Cristina CABONI vaporise les siens de manière singulière en soumettant des essences, des plantes qu’elle décortique et analyse avec grâce ; elle dévoile ainsi les multiples pouvoirs de ces ingrédients remarquables et nous livre des secrets et atmosphères d’antan envoûtants et précieux.

Cristina CABONI dresse le portrait d’une femme blessée par la vie, avec ses failles et ses manquements, ses désirs et sa détermination, qui lentement se reconstruit en s’entourant de personnes précieuses et profondément attachantes.

Elena finit par accepter le don transmis par les femmes de sa famille à travers les siècles, les heures passées avec sa grand-mère à apprendre, à connaître toutes les essences, les plantes, les arômes, cette pyramide des senteurs qui déterminent la carte d’identité d’un parfum, talent qu’elle utilise avec virtuosité.

Elena capte comme par magie et ressent la nature profonde de ses clients. Ainsi envahie, elle créé à chaucun d’entre-eux le Parfum, unique, qui les pare avec ravissement d’une seconde peau olfactive, en diffusant une kyrielle de fragrances inoubliables, novatrices mais aussi intemporelles.

Entre Paris et l’Italie, Cristina CABONI nous catapulte dans un univers d’empreintes olfactives puissant. Elle signe un récit à l’écriture soignée, fouillée, romanesque et intensément sensorielle, où parfums et sentiments se mêlent, s’entremêlent pour enfin trouver la note parfaite et idéale.

Liszabellechronique – Septembre 2021